Les étangs & marais

Carpes, gardons, tanches, brochets représentent l’essentiel de la production.

Les étangs sont façonnés de la main de l’homme dès le XIème siècle sous l’impulsion de moines Bénédictins et Chartreux qui créent des viviers à poissons dans les zones marécageuses pour nourrir la population et répondre aux impératifs religieux de consommation de poissons tout en assainissant les terres insalubres porteuses de maladies.

Leur fonds n’est pas plat, une légère pente mène l’eau dans la rivière centrale de l’étang (le bief) qui mène elle-même à la pêcherie, la zone la plus profonde de l’étang située contre la route.

Les étangs vont servir à la production piscicole et aussi à l’agriculture . Le système traditionnel de 3 années d’évolage (mise en eau) pour 2 années d’assec permet de jouer sur les deux tableaux. Les étangs alimentés par une rivière ont une entrée, l’empellement qui permet de faire entrer une partie de l’eau de la rivière dans l’étang et un thou, sorte de bonde réglable permet de régler le niveau d’eau de l’tang et de le vider.

En période d’évolage l’étang est vidé tous les ans : il est empoissonné à l’automne et pêché l’année suivante. Après deux à 3 années les vannes sont fermées, il s’assèche puis il est mis en culture. Les cultures bénéficient ainsi de la matière organique et la vase en excès peut être évacuée de la pêcherie. Les cultures viennent ameublir le sol et l’enrichissent par l’apport de déchets organiques. Ce système intelligent de gestion de l’eau tend à disparaître en raison des difficultés d’organisation de la filière poisson en Dombes.

Etangs de la Dombes

Avec plus de 1000 étangs la Dombes est l’une des principales régions piscicoles de France.

Le Grand Marais

Deuxième étang de Dombes par sa superficie, avec près de 100 hectares le Grand Marais s’étend sur 2km de long et 500m de large ce qui en fait un étang tout a fait unique par sa taille, sa beauté et son calme.

Ses dimensions constituent un havre de paix pour quantité d’espèces d’oiseaux qui viennent se reproduire et profiter d’un environnement préservé et de la tranquillité des lieux.

Trop grand pour entrer dans ce système de cultures alternées il est vidé tous les ans pour être pêché et mis en assec tous les 5 ans.

L’année d’assec est destinée aux travaux d’entretien des digues, de confortement des ouvrages (thou, empellement, trop plein) et au curage de la zone de pêche.

La gestion qualitative de l’empoissonnement et l’entretien de l’étang permettent d’envisager une production annuelle d’une trentaine de tonnes de poissons vivants et de contribuer ainsi à la réputation de la pisciculture dombiste qui produit plus du quart de la production nationale de carpes et de brochets.

La pêche

Spectacle unique aux portes de Lyon, la pêche d’étangs vaut le déplacement.

Au petit matin d’une journée fraîche d’automne l’étang est pêché et c’est un spectacle magique quand un rayon de soleil vient balayer la surface de l’étang, les hommes et les oiseaux qui participent à la fête.

Un mois auparavant le gestionnaire de l’étang a ouvert les vannes et le niveau baisse progressivement jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’une poche d’eau.

Les poissons suivent le courant et se retrouvent ainsi regroupés dans la pêcherie.

Pour le grand marais cette poche mesure près de 200m de long par 50m soit environ un hectare d’eau profonde qui reste en eau le temps de la pêche.

Une équipe de pêcheurs expérimentés chaussent les cuissardes et descendent dans la vase le long de la pêcherie pour tirer les filets.

En usant de différentes mailles ils vont ramener les poissons près du bord, puis prélever à l’épuisette les poissons en les triant par espèces en commençant par les plus fragiles.

Remontés à quai ils sont triés vivants sur une goulotte par des mains expertes, pesés, et placés en viviers par catégories dans des camions citernes. Ils seront envoyés vivants pour repeupler d’autres étangs ou rivières ou pour finir dans les assiettes des connaisseurs. Les carpes sont pour une grande part destinées à l’export. Elles peuvent être également affinées en claires comme le sont les huîtres avant d’être proposées à la vente dans les étals. Une partie de la production de carpes est aujourd’hui transformée en dombes en terrine, filets, goujonnettes fumée ou non. Une partie importante de la production est exportée.